Eclairage solaire ou éclairage filaire : que choisir pour son éclairage public ?
L’éclairage public est un élément essentiel de la vie quotidienne d’une commune. Aujourd’hui, de plus en plus de collectivités et de décideurs locaux s’interrogent cependant sur le type d’éclairage public le plus pertinent, entre éclairage solaire et éclaire filaire. Face à une opportunité de changement, la question des économies d’énergie et du respect de l’environnement se pose en effet. Quelle installation, du solaire ou du filaire, sera la plus intéressante sur le long terme ? Tour d’horizon.
Eclairage solaire : intérêts et enjeux du photovoltaïque
L’éclairage solaire repose sur la technologie photovoltaïque, qui consiste à capter l’énergie solaire, la transformer en électricité et la stocker. La production d’énergie par panneau photovoltaïque dépend toutefois d’un certain nombre de facteurs, tels que son orientation, sa puissance, ou tout simplement la saison. Bref, si ce mode d’éclairage est perçu comme l’alternative durable et économique par excellence, il conviendra d’apporter un peu de nuance. Même si l’éclairage solaire comporte bien de nombreux atouts.
Quels avantages pour les collectivités territoriales ?
Le premier avantage de l’éclairage solaire, qui est sans doute le plus connu, est qu’il s’appuie sur une source d’énergie propre et respectueuse de l’environnement. Par ailleurs, les coûts d’exploitation de l’éclairage solaire sont maîtrisés. Pour les communes, cela signifie une réduction de la facture d’électricité considérable, d’autant plus quand on sait que les dépenses d’éclairage public représentent 41 % de leurs dépenses d’énergie totales selon l’Ademe.
À noter ensuite que le panneau photovoltaïque est autonome en ne nécessitant pas de connexion au réseau électrique, ce qui le rend facile à installer. Dès que la luminosité baisse, les lumières s’allument automatiquement. En pratique, au sein d’un même parc, chaque candélabre dispose de son propre panneau photovoltaïque et fonctionne de manière individuelle. Ainsi, si l’un d’eux est en panne ou que l’on signale une panne du réseau d’électricité, cela n’aura aucune incidence sur le bon fonctionnement des autres candélabres.
A l’autonomie, l’énergie solaire ajoute également l’avantage de la flexibilité. Les lampadaires peuvent être placés n’importe où, sans avoir à se soucier de la disponibilité d’une source d’alimentation électrique. Vous pouvez donc en disposer dans des endroits reculés où l’éclairage filaire serait difficile à mettre en place. Quant à son installation, elle est particulièrement simple puisqu’il suffit de poser le massif béton et le mât, puis d’assembler les pièces mécaniques avant de poser le panneau photovoltaïque.
Et les inconvénients ?
Tout n’est pas parfait, bien sûr. Un premier inconvénient, très souvent mis en avant, est que ce système ne fonctionne pas bien dans les zones très ombragées (exemple : les rues étroites entre des bâtiments élevés). Ou, de manière générale, les lieux peu ensoleillés. L’énergie stockée dans les batteries peut s’épuiser après plusieurs jours de mauvais temps, entraînant ainsi une baisse de la qualité de l’éclairage public. Plus le nombre d’heure d’ensoleillement est important, plus le panneau captera l’énergie. Inversement, la chaleur accumulée peut devenir excessive et réduire les rendements. En somme, ce système ne pourra pas garantir la même qualité d’éclairage partout.
Autre point à souligner : si l’énergie solaire est une énergie renouvelable, qui ne dégage pas de gaz à effet de serre, les impacts environnementaux de la filière photovoltaïque ne sont pas encore maîtrisés à 100%. Les cellules photovoltaïques sont composées de divers matériaux polluants, tels que le silicium, et dont l’extraction a encore des conséquences sur l’environnement et les populations. Heureusement, le recyclage des panneaux solaires est en bonne voie, et on constate des diminutions de son empreinte carbone selon son mode de production. Des filières du recyclage se développent en France et en Europe ; depuis 2007, l’association SOREN organise la collecte et le recyclage des panneaux usagés. Depuis 2014, fabricants, distributeurs et importateurs de panneaux solaires ont pour obligation légale de récupérer gratuitement les produits en fin de vie.
Enfin, malgré les économies d’énergie qu’il permet de faire, l’éclairage solaire reste considérablement plus cher qu’un éclairage filaire en termes d’équipement. Parce qu’il permet d’éviter de lourds travaux de génie civil pour le raccordement, il sera surtout pertinent sur des sites isolés, comme un abri voyageur au milieu d’une route de campagne sans réseau électrique proche. Peut-être moins dans le centre-ville jouissant en prime d’un ensoleillement annuel faible.
L’éclairage solaire en opposition à l’éclairage filaire ?
L’éclairage filaire dépend du réseau électrique pour alimenter les lampadaires ; c’est la méthode traditionnelle depuis des décennies. Il offre une source d’alimentation modulable et fiable, qui garantit une qualité de lumière pérenne, quelles que soient les conditions météorologiques et les jours d’ensoleillement, contrairement au solaire. Il est également facile à installer dans les zones où l’électricité est accessible, et reste une solution idéale dans les zones urbaines densément peuplées.
Evidemment, l’éclairage filaire comporte aussi ses inconvénients. Tout d’abord, il nécessite une connexion au réseau électrique, difficile à réaliser dans certaines zones reculées – où le solaire sera plus pertinent. Les coûts d’installation et d’entretien sont plus aussi élevés, car il entraîne des travaux de terrassement pour la pose des câbles et des tuyaux pour protéger ces derniers. Cette connexion au réseau d’électricité augmente par ailleurs les risques de pannes et de coupures de courant. En outre, il dépend des fluctuations des prix de l’électricité. Si jusqu’à récemment, la facture était relativement constante, le contexte géopolitique favorise désormais l’augmentation radicale du coût du l’électricité. De son côté, l’énergie solaire n’est pas toujours pertinente et a ses propres coûts, mais son installation tend à se rentabiliser sur le moyen terme.
Mais la principale opposition reste sur le type d’énergie. Jusqu’ici, éclairage solaire et éclairage filaire peuvent être perçus comme complémentaires. L’énergie électrique n’est cependant pas, à l’inverse du solaire, une source primaire. Son impact sur l’environnement dépend fortement de ses sources d’énergie, et si celles-ci sont renouvelables (éoliennes ou hydrauliques) ou non renouvelables (énergies fossiles).
Eclairage solaire : une alternative au réseau électrique ?
Eclairage solaire et éclairage filaire ne sont pas vraiment en opposition. À l’heure actuelle, il semble plutôt y avoir un avantage à considérer les deux types d’éclairage public comme complémentaires – l’un étant plus pertinent en centre-ville, et l’autre venant pallier certaines difficultés de raccordement. Des communes se laissent tenter par l’alternative du solaire, qui a le mérite de renforcer leur sobriété énergétique et de pallier la hausse de la facture d’électricité.
Des quartiers (port d’Arcachon) et des villes (Jonchery-sur-Vesle) ont également adopté l’éclairage solaire, pour remplacer leur parc vieillissant. « Aucun travail d’ingénierie sur la chaussée » ne fut à prévoir d’après la mairie de Jonchery-sur-Vesle. Les autres arguments avancés par les élus sont la fiabilité et la durabilité (jusqu’à une vingtaine d’années de vie pour un mât avec panneau photovoltaïque) de cette technique.
À consommer, donc, de manière éclairée.
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