Piloter l’éclairage public par l’analyse des données : quelles sources d’économie ?

Jeudi 16 février 2023
Piloter l’éclairage public par l’analyse des données : quelles sources d’économie ?

Selon l’ADEME, l’éclairage public représente 41% de la facture d’électricité des collectivités en France. Cette dépense est amenée à augmenter du fait de la crise énergétique en Europe et du vieillissement des équipements. Face à ces défis, l’éclairage intelligent, ou smart lighting, offre aux collectivités des réponses concrètes et pertinentes pour anticiper ces mutations. Dans cette optique, la collecte de données liées à l’éclairage et leur valorisation apparaît stratégique.

Pourquoi mettre en œuvre une solution d’analyse des données d’éclairage sur sa commune ?

La maîtrise des données remontées par les services urbains n’est un enjeu ni nouveau, ni propre à la gestion de l’éclairage public. En effet, cette préoccupation apparaît dans de nombreux domaines : mobilité, réseaux de chaleur, distribution de l’eau et d’électricité, etc. La collecte et l’analyse des données s’effectue en régie ou en lien avec le délégataire. Elles sont ainsi croisées et exploitées pour créer une valeur ajoutée dans la perspective de l’amélioration du service en termes de qualité ou d’efficience.

En matière d’éclairage, la maîtrise des données remontées peut conduire en particulier à :

  • Réduire la pollution lumineuse ;
  • Optimiser les horaires d’allumage ;
  • Moderniser les équipements (luminaires, candélabres) ;
  • Améliorer la performance des matériels (remplacement des lampes classiques par des LED).

Exploiter les données d’éclairage public : une mise en œuvre stratégique

Quelles données collecter ?

L’éclairage public est présent dans la quasi-totalité de l’espace urbanisé, avec une dissémination plus ou moins forte selon les territoires. Cette extension géographique accompagnée des évolutions techniques des matériels a conduit à une forte hétérogénéité des situations, dont la collecte des données doit rendre compte.

  • Les outils d’analyse doivent croiser des données de type patrimonial avec des historiques d’exploitation, pour les recouper avec la localisation des matériels.
  • Depuis 2012, la réglementation prévoit que la position précise des réseaux électriques et certaines informations détaillées en matière environnementale (photométrie) doivent être collectées.
  • Les caractéristiques techniques (type et puissance des lampes) sont les principaux paramètres de décision des investissements et d’évaluation de la qualité du parc (consommation d’énergie, puissance moyenne).

L’optimisation d’un parc d’éclairage public se fonde sur des analyses appuyées sur des critères plus fins :

  • Fréquence des défaillances en fonction du type de maintenance appliqué
  • Analyse croisée de l’âge moyen des équipements et des réseaux électriques en lien avec les performances des points lumineux. Celle-ci est clé pour assurer une maintenance préventive (priorisation des travaux, organisation de la maintenance et des stocks).
  • Disponibilité de solutions d’alimentation alternatives pour les équipements autres que l’éclairage public.

Dans quel objectif ?

  • L’optimisation de l’éclairage public doit contribuer aux enjeux de transition énergétique et environnementale.
  • Les collectivités territoriales sont soumises à des objectifs de sécurité et à des obligations réglementaires, ces dernières ayant été renforcées depuis 10 ans.
  • Les collectivités doivent chercher à garantir l’interopérabilité pour tous les acteurs de l’éclairage public : indicateurs comparables, schémas de mutualisation entre les collectivités, transparence dans les relations contractuelles avec les prestataires.

Par quels moyens ?

Face à cette complexité et à l’importance des enjeux, les collectivités doivent consacrer des moyens spécifiques : systèmes d’information géographiques performants, agents formés. Maintenir une base de données qualitative en matière d’éclairage public permet de répondre aux objectifs liés à la transition écologique, à la conformité réglementaire et à la garantie d’interopérabilité.

Collecter les données d’éclairage public par le smart lighting pour optimiser la gestion de l’éclairage public et offrir plus de services urbains

Rendre l’éclairage public intelligent : une solution économique et écologique

Le smart lighting offre aux collectivités la possibilité d’intégrer à leur système d’éclairage public, des technologies telles que des caméras, des capteurs connectés et des photocellules pour permettre un pilotage automatisé.

Grâce aux solutions smart lighting, les données issues des objets connectés sont remontées pour être traitées par un superviseur. Celui-ci permet de suivre l’état du parc d’éclairage et de pouvoir le piloter à distance à l’aide d’un algorithme de gestion : programmation, historisation, suivi des consommations. Un dispositif de télémaintenance peut ainsi être mis en place : identification des dysfonctionnements, planification et contrôle du remplacement des équipements.

Cette méthode d’optimisation du parc d’éclairage public permet de maîtriser les consommations d’énergie et les dépenses de la collectivité.

L’éclairage public intelligent, un pourvoyeur de données pour de nouveaux services

Outre l’optimisation de la consommation énergétique des réseaux d’éclairage public, la collecte des données d’éclairage public peut contribuer à un spectre transversal de politiques publiques (mobilité, connectivité, sécurité, voirie…). Analysées et croisées, les données récoltées aident à la décision des collectivités territoriales, en particulier en matière d’efficacité énergétique et d’urbanisme.

Car au-delà de l’éclairage public en lui-même, il est possible de transformer le réseau d’éclairage public en un réseau de communication évolutif pour les autres capteurs de la ville grâce à un écosystème d’objets connectés et une architecture informatique innovante. De nouveaux services aux usagers peuvent ainsi être proposés.

Par exemple, le suivi de la qualité de l’air peut être assuré par des capteurs positionnés sur les lampadaires. Ces mêmes capteurs fixés aux mâts peuvent contribuer à une meilleure gestion de la circulation et du stationnement en ville, des flux de piétons.

Au-delà de la réduction des coûts, l’éclairage public intelligent peut aussi participer à la préservation de l’environnement et renforcer l’attractivité de la ville – autant d’objectifs d’une ville véritablement « smart ».

Face aux impératifs de la transition environnementale et énergétique, il est crucial pour les collectivités de s’assurer d’un réseau d’éclairage public performant. Grâce à un réseau de capteurs connectés, celui-ci peut non seulement faciliter l’atteinte d’objectifs réglementaires, mais aussi contribuer au pilotage de la consommation énergétique globale des services publics. L’éclairage public intelligent offre ainsi une palette de solutions concrètes en faveur de la transition énergétique.

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