Monitoring environnemental : un projet smart simple à mettre en place

Lundi 25 septembre 2023
Monitoring environnemental : un projet smart simple à mettre en place

Peut-on mettre les outils de la Smart City au service de l’atteinte d’objectifs environnementaux ? Grâce au monitoring environnemental, oui ! Surveiller la qualité de l’air dans les villes, suivre les réservoirs d’approvisionnement en eau, mesurer le niveau de pollution sonore dans les villes en temps réel : autant d’applications technologiques concrètes aidant à assurer une gestion urbaine plus efficiente et plus réactive, regroupées sous le nom de monitoring environnemental.

Monitoring environnemental : qu’est-ce que c’est ?

Un dispositif technologique encouragé par les Nations Unies

L’atteinte d’objectifs ambitieux en matière d’amélioration de la qualité de vie et d’environnement présuppose l’élaboration d’une stratégie, articulée autour de données fiables. Ces données peuvent être obtenues à travers le monitoring environnemental.

Encouragé notamment par l’initiative des Nations Unies « United for Smart Sustainable Cities » (U4SSC), il s’agit d’utiliser des dispositifs technologiques comme les capteurs ou les caméras thermiques pour effectuer des mesures (déchets, énergie, eau, éclairage public, météo, trafic…). Ces données sont collectées et analysées en temps réel grâce à des réseaux d’appareils de l’Internet des objets (IoT). Elles sont ensuite directement intégrées dans la gestion quotidienne par les services techniques de la ville. Superviser l’évolution de ces indicateurs environnementaux ainsi fiabilisés permet de passer d’une surveillance périodique à une surveillance continue et automatisée.

Monitoring environnemental : quelques exemples

  • La qualité de l’air intéresse particulièrement les pouvoirs publics vis-à-vis des enjeux de santé (pollens, gaz d’échappement du trafic, industries…). Elle peut être mesurée grâce à une combinaison de caméras et de capteurs IoT, ces derniers constituant une extension intéressante des données visuelles collectées par les caméras.
     
  • L’exposition au bruit fait également partie des données observées par les autorités locales. Des caméras de vidéoprotection équipées de micros et d’un logiciel d’analyse audio permettent de mesurer et d’analyser la pollution sonore, en établissant une corrélation avec le trafic, mais aussi avec la foule et les travaux de construction en cours dans les zones environnantes. Les micros peuvent être configurés pour déclencher un message ou une alerte lorsqu’un certain niveau (ou types) de bruit est dépassé ; des mesures peuvent ainsi être prises par les autorités : déviation du trafic, circulation alternée, tarification adaptée des transports publics…
     
  • Le suivi des réservoirs d’approvisionnement en eau peut également être géré par des caméras réseau et des capteurs associés. Grâce à l’imagerie thermique et au réseau de lumière visible, les réserves d’eau peuvent être surveillées et une alerte peut être envoyée aux opérateurs si le niveau passe en dessous d’un seuil déterminé.
     
  • Enfin, la vidéoprotection et les capteurs peuvent aider les autorités locales à anticiper des conditions météorologiques à risque, en contrôlant et en réduisant l’impact de fortes intempéries (pluie, neige).

Comment les smart cities utilisent-elles le monitoring environnemental au quotidien ?

Nice : la Smart city qui a fait de la QAE son cheval de bataille

La Métropole Nice Côte d’Azur a mis en place une solution de monitoring urbain environnemental. Concrètement, elle s’est dotée d’un système de 2000 capteurs pour enregistrer différents indicateurs environnementaux (eau, déchet, arrosage, pollens, air, bruit), avec des applications variées.

Un capteur de pollens électronique permet d’élaborer des bulletins d’information quotidiens détaillés et en temps réel, alors que les capteurs existants ne donnaient l’information que 7 à 10 jours après. La métropole niçoise cherche ainsi à améliorer la qualité de vie des personnes allergiques.

De la même manière, des capteurs implantés au niveau des bacs de collecte des déchets mesurent le niveau de remplissage et transmettent ces informations à l’opérateur chargé de la collecte. Les services techniques optimisent ainsi les circuits de collecte, les consommations d’énergie et le temps des agents.

Blois : la Smart city partie à la chasse aux pollens

Territoire en grande partie rural, la communauté d’agglomération de Blois Agglopolys (Loir-et-Cher) s’est appuyée quant à elle sur un projet porté par la Région Centre Val-de-Loire et sur son Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) pour déployer Lify Air, une solution d’information pollinique locale mesurée en temps réel.

L’intérêt des élus envers Lify Air réside à la fois dans son caractère transversal (pollution, réchauffement climatique, santé, intelligence artificielle) et dans son approche préventive. C’est ce dernier aspect qui a séduit les élus : le risque pollinique présente des conséquences directes sur les citoyens, qui peuvent être traitées en amont sur la base des données obtenues par Lify Air.

La technologie de Lify Air est fondée sur des capteurs miniaturisés et sur l’intelligence artificielle, capable de détecter, compter et discriminer les différents types de pollen localement et en temps réel. L’information est ainsi donnée à une échelle ultra-locale, permettant des mesures préventives plus ciblées. L’ensemble des informations polliniques sont mises à disposition des citoyens via une application smartphone : alertes sur les pics polliniques, risques potentiels d’exposition, signalement de ressentis communautaires. In fine, une solution déchargeant les agents techniques dans leur travail de mesure pour les aider à se concentrer davantage sur leurs missions de prévention.

L’expérimentation menée en 2021 a livré un retour positif, aboutissant à la poursuite du partenariat entre Lify Air et Agglopolys.

Toulon : la Smart city face aux risques d’inondation

Une autre métropole méditerranéenne, Toulon Provence Méditerranée (TPM), a cherché à mettre la technologie au service de la prévention des risques environnementaux. Après des inondations importantes sur le territoire, TPM s’est associée avec les autorités locales de sécurité publique de sécurité et les organismes chargés de la gestion des eaux pour s’outiller face aux risques de crues.

Depuis 2017, un réseau de caméras positionné sur les principaux bassins versants de la région surveille les rivières et les cours d’eau du territoire. Un logiciel d’analyse et de traitement d’images numérise les vitesses de surface pour obtenir des données hydrométriques, offrant la possibilité d’intervenir plus rapidement en cas de détection d’un risque. Les agents de la collectivité peuvent ainsi comprendre facilement la situation hydrologique.

Vous l’aurez compris : le monitoring environnemental offre aux collectivités territoriales des possibilités multiples d’agir pour améliorer le quotidien des citoyens. Adaptable à des contextes territoriaux variés, il vise aussi bien à optimiser les ressources qu’à assurer une meilleure prévention des risques environnementaux.

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