Smart city : entre démarches locales et mutualisation

Jeudi 14 mars 2024

Compteurs connectés, véhicules électriques, bâtiments intelligents… Les smart cities émergent avec des solutions concrètes pour répondre aux enjeux de sécurité, environnementaux et de qualité de vie dans la ville de demain. Aujourd’hui, la mise en œuvre des projets smart, de territoire connecté, sont menés selon deux approches : locale (à l’initiative des collectivités) et globale (à l’initiative des structures de mutualisation).  Qu’est-ce qui différencie ces deux approches et comment se conjuguent-elles ? Décryptage.

Smart city : définition, objectifs et leviers d’application

Une smart city se définit comme un territoire, connecté ou non, qui déploie des solutions digitales intégrant des objets communicants à des infrastructures dédiées.

Les collectivités qui optent pour l’implémentation de ce type d’équipement sur leur territoire ont de multiples motivations :

  • Renforcer la sécurité de l’espace public
  • Améliorer le lien avec les citoyens
  • Gérer les crises liées au changement climatique
  • Appliquer les réglementations (décret tertiaire…)

Dans cette optique, il existe de nombreux usages autour desquels les territoires construisent leurs projets : gestion des déchets, éclairage public, bâtiment intelligent, gestion du cycle de l’eau, mobilité douce et électrique…

Une solution connectée est composée de trois éléments : des capteurs, une infrastructure réseau (qui transmet les données récoltées par les capteurs) et des plateformes d’analyse des données. Ces dispositifs permettent aux élus et à leurs agents de mieux connaître le territoire et les habitudes des citoyens qui y vivent.

Ainsi, les collectivités disposent d’outils d’aide à la décision qui leur permettent d’aménager leur territoire, d’améliorer l’efficacité des services publics et d’améliorer la gestion des situations de crise.

Démarche locale : des initiatives ciblées mais isolées

 

De plus en plus de collectivités engagent des projets de smart city afin de répondre à des besoins précis et propre aux spécificités de leur territoire. Conditionnés par la taille des communes, le budget dont elles disposent, leurs priorités d’actions et les contraintes imposées par le code de la commande publique, ces projets sont complexes à mettre en œuvre.

Parmi les villes françaises motrices, on retrouve Lyon, première smart city française, Bordeaux, Montpellier, Nantes ou encore Dijon. Eco-quartier, auto-partage, pilotage des feux tricolores, véhicules électriques, plateforme d’Open-data… ces cinq villes ne manquent pas d’exemple.

Cependant, à l’échelle du pays, les collectivités sont inégales faces aux ressources dont elles disposent, qu’il s’agisse de moyens humains ou financiers. Si certaines petites collectivités parviennent à tirer leur épingle du jeu, on peut citer Saint-Sulpice-la-forêt (1500 habitants) plus petite « smart city » de France, et malgré l’existence de financement par l’Etat, il semblerait que de tels projets soient réservés aux moyennes et grandes collectivités.

Pour pallier ces inégalités qui privent les territoires les moins fortunés ou les plus isolés de bénéficier de solutions connectées, les acteurs du secteur public ont misé sur la mutualisation des ressources. 

Mutualiser les projets : la smart city pour tous

La mutualisation des ressources dans le domaine public n’est pas une nouveauté, bien au contraire. Les difficultés citées plus haut sont historique chez les collectivités qui parviennent, grâce à la mutualisation, à réduire leurs coûts d’investissements et d’exploitation ou encore à créer des services accessibles au plus grand nombre. Il existe différents types d’organisations qui le permette : communauté de commune, agglomération, région, département, syndicats…

Les associations de communes telles que les agglomérations permettent aux villes qui en sont membres de bénéficier de projets d’envergures dont elles n’auraient probablement pas été capables de mener seules. On peut citer Toulon Provence Métropole qui regroupe 12 communes dont Saint-Mandrier (6 000 habitants) et le Revest-des-Eaux (4 000 habitants) et qui a mis en place un important projet de Smart City, le CityLab.

Les syndicats numériques et d’énergie principalement, se sont emparé du sujet et sont de plus en plus nombreux à lancer des projets de création de réseau IoT dans l’objectif de permettre aux communes présentes sur leur territoire de déployer des solutions connectées. 

C’est par exemple le cas du Finistère : porté par le SDEF (Syndicat Départemental d’Energie et d’Equipement du Finistère), le département a lancé en 2020 un projet de territoire intelligent sur l’ensemble de sa zone. Récemment, le gouvernement a salué dans un communiqué de presse les actions mises en place par le département, notamment le modèle économique choisi, permettant de « rendre accessible les services d’objets connectés à des collectivités de petites tailles via le partage, la mutualisation et le cofinancement de ces infrastructures. »

Le déploiement des projets de smart city sont impulsés par différents acteurs et déployés selon différentes approches. Bien qu’elle puisse sembler s’opposer, démarches locales et mutualisation se complètent. La seconde permet d’élargir les bénéfices de la smart city au plus grand nombre de collectivités possibles, diminuant ainsi les inégalités. 

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