Smart city : comment défendre son projet ?
Avant de mettre en place des technologies smart, les municipalités doivent convaincre le public comme les élus de l’utilité de ces outils. Ce n’est pas chose aisée. Elles doivent s’assurer de la faisabilité technique et du coût de ces projets, mais aussi de leur intérêt pour les usagers. Pour ce faire, il faut d’abord généraliser l’usage des applications citoyennes qui recueillent les avis des principaux concernés. Les données ainsi récoltées permettent ensuite d’adapter la ville aux usages, améliorant ainsi la qualité de vie pour tous. Reste une difficulté : comment inciter les citoyens à utiliser ces applications ? Et comment obtenir leur adhésion, lorsque des technologies smart peuvent répondre à des problématiques importantes, comme la qualité de l’air intérieur en milieu scolaire ? Cet article vous explique la démarche à adopter et les arguments clés pour défendre vos projets.
Application citoyenne : quels arguments déployer auprès des usagers ?
En 2021, près d’un quart des villes françaises avaient développé une application mobile citoyenne. La crise sanitaire a encouragé le virage numérique, et les municipalités y ont vu l’opportunité de consolider les relations avec leurs citoyens grâce à un moyen de communication moderne et efficace. Quand le site internet d’une commune recense les informations, l’application mobile permet aux administrés de réagir en temps réel et crée du lien entre élus et électeurs. Voici leurs principaux atouts.
Un canal de communication adapté aux usages des citoyens
Selon le Baromètre 2021 du Marketing Mobile, près de 9 Français sur 10 ont un smartphone. Les générations Y (personnes nées après 1980) et Z (nées après 1995) ont un usage du numérique accru, qui force les municipalités à s’adapter si elles souhaitent communiquer avec elles. En effet, aujourd’hui, un site ou un forum n’est plus suffisant : les citoyens sont demandeurs d’immédiateté, d’informations ciblées et de transparence. Un tiers d’entre eux utilise d’ailleurs déjà l’application officielle de leur ville (source : baromètre Epiceum – Harris Interactive de la communication locale).
Un gain d’efficacité
Les applications permettent aux citoyens comme aux visiteurs de recevoir des informations en temps réel : qu’il s’agisse de consignes de sécurité, de recommandations de circulation, d’alertes canicule ou de conseils sur la gestion des déchets, ils veulent être notifiés des événements au moment où ils arrivent. Ils souhaitent être au courant à toute heure des actualités des transports ou de l’agenda culturel, et veulent pouvoir signaler à tout moment un incident ou une dégradation, plutôt que d’attendre de rentrer chez eux pour envoyer un mail. Grâce aux technologies GPS, l’information peut même être ciblée et géolocalisée, et disponible en plusieurs langues si besoin.
Une relation mutuelle
L’application est aussi le moyen privilégié pour que les citoyens donnent leur avis ! Proposant des sondages et des questionnaires de satisfaction, ces interfaces mobiles et numériques permettent d’ancrer la démocratie participative. Les informations transmises à la municipalité l’aident à se rendre compte des besoins, usages, et du bon ou mauvais fonctionnement de ses projets pour les adapter au cours du mandat. Ces applications deviennent alors précieuses pour aider les élus dans leurs décisions.
Rapides à mettre en place, alimentées automatiquement par des mises à jour, ces applications ont également pour avantage de ne pas surcharger les administrateurs en mairie. Elles peuvent être mutualisées entre plusieurs petites communes (les habitants s’abonnent alors aux territoires qu’ils fréquentent), ou être complètement uniques à une ville et à ses particularités. Enfin, elles facilitent le retour d’expérience de la part des usagers et citoyens, et fluidifient la communication sur les projets de la ville pour les rendre plus largement accessibles et utilisés.
Capteurs QAI dans les établissements scolaires : comment justifier le projet ?
Nous avons vu comment les applications citoyennes permettaient de renforcer le lien entre usagers et élus d’un territoire. Voyons désormais de quelle manière les solutions smart doivent être présentées pour remporter l’adhésion des citoyens. Prenons un exemple qui préoccupe les parents d’enfants en âge d’être scolarisés : la qualité de l’air intérieur, véritable enjeu de santé publique pour les municipalités.
Pour faire adhérer le public au projet, il faut d’abord en expliquer l’utilité. Depuis 2010, La loi Grenelle II portant sur l’engagement national sur l’environnement a rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air à l’intérieur (QAI) dans les établissements recevant du public « sensible ». En effet, quand on sait que les enfants passent 85 % de leur temps dans des lieux clos (source : AC Environnement), il est pertinent d’évaluer la QAI pour éviter l’absentéisme, le développement de maladies respiratoires, l’asthme ou les maux de tête. Par ailleurs, l’Etat participe au financement de capteurs CO2 en milieu scolaire. Depuis le 4 février 2022, l’aide financière est de 8 € par élève scolarisé dans l’enseignement public sans forfait unitaire de prise en charge par capteur.
En milieu scolaire, les polluants peuvent être émis par les produits d’entretien, le mobilier ou les fournitures scolaires. Mais cette pollution est invisible, inodore, et il faut utiliser des outils technologiques ou des capteurs pour la mesurer. Ceux-ci signalent notamment le moment où la quantité de Co² dans l’air dépasse les recommandations, permettant au personnel d’agir en aérant les salles de classe.
Les outils smart ont un véritable rôle à jouer : ils sont une solution efficace pour sensibiliser le personnel et respecter les réglementations.
Nul besoin de choisir des capteurs trop techniques, qui fourniront des informations difficiles à interpréter : un simple système tricolore peut faire l’affaire, tant que les parents ont accès à une interface pour accéder aux données en temps réel. En choisissant les bonnes solutions technologiques smart, les villes gagnent donc en efficacité dans leur respect des normes environnementales et les citoyens disposent d’un droit de regard. Les applications citoyennes sont alors utiles pour permettre aux parents de prendre conscience de l’existence de ces outils, ou d’en faire la demande.
Des outils smart et des logiciels métiers facilitent la collecte d’informations et leur traitement efficace pour améliorer la qualité de vie dans les territoires. Ainsi, les municipalités peuvent faire des économies tout en communiquant sur leurs projets, et planifient les investissements en fonction des besoins réels du public afin de ne pas dépenser l’argent public en vain.
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