Localiser les îlots de chaleur urbains : un outil au service des collectivités

Localiser les îlots de chaleur : un enjeu clé pour les territoires

Changement climatique, augmentation de la population, densification urbaine : trois ingrédients à l’origine d’un phénomène déjà bien connu des citadins en été, les îlots de chaleur urbains (ICU). Ces zones de surchauffe peuvent générer, sous l’effet de poussées thermiques, des écarts de température de 3°C, 5°C, voire par endroits 10°C par rapport aux environnements voisins. Alors qu’ils sont voués à croître en nombre et en intensité, leurs conséquences en termes de confort et de santé sont suffisamment néfastes pour alerter les exécutifs communaux.

Mais pour agir face aux îlots de chaleur urbains, encore faut-il savoir précisément où ils se situent. C’est tout l’objet de l'outil de cartographie « Zones climatiques locales » (LCZ). Basé sur une norme internationale de classification géo-climatique des territoires urbanisés, ce service propose un accès gratuit et compréhensible à des données uniformisées. Il permet de classer les zones urbaines en fonction de leur exposition potentielle aux ICU. Cela concerne plus de 12 000 communes métropolitaines, dont 248 de 20 000 à 50 000 habitants, 79 de 50 à 100 000 habitants, ainsi que les 40 villes de plus de 100 000 habitants. Au total, ce sont ainsi les 88 aires urbaines les plus densément peuplées, soit 44 millions d’habitants, qui sont renseignées.

50 % des habitants des grandes villes concernés par les îlots de chaleur

Les environnements urbains concentrant une très grande majorité de la population, plus de 5 millions d’habitants vivent dans des quartiers exposés à la surchauffe urbaine. Et plus les villes sont grandes, plus la part relative de leurs habitants exposés à ces îlots de chaleur urbains est importante :

• dans les grandes agglomérations de plus de 400 000 habitants, 50 % de la population est concernée ;
• dans les villes de 200 à 400 000 habitants, la proportion de citadins exposés aux îlots de chaleur passe à 18% ;
• dans les villes de 100 000 à 200 000 habitants, ils sont 16 % ;
• dans les communes de 20 000 à 50 000 habitants,  cela concerne 7 % des habitants.

+ de 20 000 hectares, soit la surface de la ville de Paris X2,

de zones bâties demanderaient des actions d’adaptation importantes 

LCZ, une aide précieuse pour l’aménagement urbain et les PLU

Construit à partir d’images satellites de très haute résolution et de bases de données ouvertes, l'outil « Zones climatiques locales » LCZ a un double objectif. Il vise d’abord à sensibiliser les élus à la lutte contre les îlots de chaleur dans les projets de renouvellement urbain ou d’aménagement opérationnel. Il a aussi vocation à les aider lors de la révision d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU), à intégrer ces enjeux, prioriser des stratégies de végétalisation, désimperméabilisation et rafraîchissement et construire des stratégies d’adaptation.

Ce dispositif de géolocalisation peut être enrichi par d’autres outils complémentaires, utiles pour affiner les analyses climatiques et orienter les décisions d’aménagement :

• Climadiag Chaleur en ville, développé par Météo-France : permet d’intégrer des scénarios d’évolution du climat à l’échelle locale et d’anticiper les effets du réchauffement sur la surchauffe urbaine ;
  
   
• Plus fraîche ma ville, conçu par l’ADEME : fournit des simulations budgétaires et des recommandations techniques pour adapter les projets urbains face aux îlots de chaleur.